Sauvetés, castelnaux et bastides

Les racines des villages

 

Les villages gersois ont tous, leurs origines dans trois habitats très caractéristiques. Cette empreinte de l'histoire est toujours visible aujourd'hui.

On dénombre 463 communes dans le Gers. On peut penser que le nombre des villages,fut au début de l'urbanisation, beaucoup plus important. En effet, subsistent encore de nombreux hameaux avec leur église. On sait aussi que certains villages ont disparu, souvent par la volonté d'un seigneur.

L'histoire de l'urbanisation répond à trois schémas: les sauvetés, les castelnaux et les bastides. Trois schémas toujours très présents dans les agglomérations actuelles.

 

1- Les sauvetés

La sauveté est la forme la plus ancienne du regroupement de l'habitat. Elle a répondu à un premier souci de sécurité des populations. Au sortir du Moyen Age, alors que le pays était en proie à des hordes de pillards ou à des nobles à la recherche de souveraineté, l'église est parvenue à négocier avec ces seigneurs locaux des zones de protection, les sauvetés dont le territoire était délimité par des croix. Cette protection est définie sur le principe du droit d' asile et le seigneur local doit respecter cette zone et la défendre, sous peine d'excommunication. 
Il était dit de la sauveté ;« Qu'aucun mortel n'ose sans grand danger l'enfreindre ou la violer. »

Aussi, tout naturellement, au pied de l'église, du monastère ou de l'abbaye se sont, rapidement, regroupés les paysans et artisans.

Parfois un mur d'enceinte et une porte fortifiée venaient renforcer la protection politique et divine. Géométrie régulière ou épousant les contraintes du terrain, rien ne régissait l'établissement d'une sauveté. Tout le monde était libre de s'installer dans la ville, même le meurtrier en fuite. Contre un peu d'argent, l'Eglise assurait une vague animation commerciale.

 

Les sauvetés ne résisteront pas à la volonté économique des bastides.

 

2- Les castelnaux

Toujours dans un souci de protection des populations, mais avec l'arrière pensée d'accroître son pouvoir personnel, les seigneurs sont à l'origine de la fondation des castelnaux. Il s'agit toujours d'un village fortifié, avec un château au milieu ou dans sa proche périphérie.

Généralement, ils sont établis sur des hauteurs, comme Castéra-Lectourois ou Saint Arrailles. Un plan similaire les régissait. Ils étaient édifiés dans l' alignement du château avec une tour de guet et une porte. Elle donnait accès sur la rue centrale où s'alignaient le premier rang de maisons. Les autres suivaient dans un alignement parallèle jusqu'aux remparts.

Les marchés et grandes animations se déroulaient, à l'extérieur, sur un pré communal.

La Gascogne verra se développer des castelnaux jusqu'en 1300, alors qu'en France les derniers datent de 1200.

 

Rares sont ceux qui sont parvenus intacts jusqu'à nous ... toutes les défenses ayant été démolies au début du XVIIIe, sur ordre de Richelieu.


3- Les bastides

 

La royauté devait s'imposer sur les seigneurs de Gascogne. Elle le fit avec la création des bastides. Il y a toujours un accord avec l'Eglise qui fournit le foncier et la royauté la sécurité. Entre 1255 et 1323, 350 bastides sont implantées dans le Sud-Ouest.

L'urbanisation est identique. Au centre une grande place, lieu de commerce, souvent entourée de maisons à arcades. Autour s'articulent des îlots géométriques, carrés ou rectangulaire, identiques dans toute la ville. Ils sont séparés par des rues, pour le passage des chars, ou des carrelots pour les piétons.

Pour autant cette architecture uniforme n'enlève pas son originalité à chaque bastide. Elles étaient parfois protégées de fossés ou de murs d'enceinte.

Privilèges royaux pour le commerce, les bastides vont rapidement s'enrichir et prospérer. .. certaines conservent encore une forte activité économique.

Depuis leur fondation, l'aspect des bastides n'a pas changé. Elles témoignent de l'histoire et du passé de la Gascogne.

 

Les principales bastides

Voici les principales bastides que vous rencontrerez sur votre route. Entre parenthèses, nous donnons la date de fondation.

Barcelonne-du·-Gers (1316); Barran (1278), Bassoues (1279), Beaumarches (1288); Bretagne-d'Armagnac (date ignorée), Cologne (1284), Fleurance (1274), Gimont (1266), Jégun (date ignorée), Lannepax (1290), Marciac (1298), Masseube (1274), Mièlan (1284); Mirande (1281), Monfort (1275), Monguilhem (1319), Montréal-du-Gers (1255). Pavie (1281); Plaisance-du-Gers (1322), Seissan (1288), Saint-Clar (1289), Saint Sauvy{1275), Solomiac (1323), Valence-sur-Baïse(1274) et Villefranche-d'Astarac (1291)